C’est quoi l’«astronomie ordinaire» ? Sur l’étagère de la librairie de mon quartier, ce livre a attiré ma curiosité. «Astronomie» et «ordinaire»… Les deux mots s’entrechoquent. D’un côté de grands espaces infinis, de l’autre le quotidien ras des pâquerettes. Ou alors était ce un manuel pour déchiffrer les ciels d’été, rêver sur la constellation du Centaure. Je l’ai ouvert : phrases courtes, dessins au trait. Le narrateur vient d’apprendre le décès de son père par le coup de fil d’une infirmière. «La nuit où mon père est mort, j’étais au bord de la mer.» Cette première phrase a le même potentiel d’intrigue qu’astronomie ordinaire. Sur la deuxième page, le fils regarde par la fenêtre, il entend les vagues cogner sur le sable et son cœur bat vite. Les mots lui manquent. Je vois ce que c’est, le sol qui s’ouvre. C’est la trappe de l’éternité, le deuil impossible. «C’était peut-être l’ultime mesure de ce qu’aimer veut dire. Le nombre infini de la perte.» Le dessinateur Serge Bloch représente avec légèreté des situations bien pesantes. Les drames de la vie, il les suggère. C’est un album pour les adultes, sur le mal du deuil, et de la maladie d’Alzheimer.
Scrabble sur la Station spatiale internationale
Car le lendemain, c’est la mère qui a perdu la tête. Tous les soirs, elle fait sa petite valise, elle va rentrer retrouver son mari. Ça fait beaucoup, le père enfui, la mère dans un labyrinthe mental à la même issue. Je guette les cieux et les étoiles promis dans le titre. Page 86, voilà l’espace : la fusée Sp