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Attica Locke à Paris, le 3 avril 2025.Attica Locke à Paris, le 3 avril 2025. (Samuel Kirszenbaum/Libération)

Entretien

Attica Locke : «Sans le vouloir, ma trilogie est devenue un récit de l’ère Trump»

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Invitée à Quais du polar à Lyon pour présenter son dernier roman, l’autrice américaine revient sur les ressorts de colère et de précarité qui ont permis la réélection du milliardaire, autant que sur sa propre sidération.
publié le 4 avril 2025 à 14h40

Attica Locke ne s’est toujours pas remise de l’élection de Donald Trump. Elle a pleuré la nuit du 4 novembre, elle pleure aujourd’hui encore en l’évoquant dans ce café parisien où nous la rencontrons à quelques jours du festival Quais du polar dont l’autrice américaine est l’une des invitées vedettes. Entamée en 2020 avec le formidable Bluebird bluebird, sa trilogie policière mettant en scène le «Ranger» noir Darren Matthews prend fin avec Il est long le chemin du retour, un roman qui continue à explorer les raisons et les ressorts du racisme aux Etats-Unis et les ravages du trumpisme.

Votre roman se termine plutôt bien, ce qui est rare dans un polar, c’était important pour vous ?

Bizarrement, les lecteurs américains ont trouvé la fin triste ! Sans doute parce qu’ils voient que les «bad guys», les escrocs, les lobbys ne se sont pas arrêtés et continuent leurs forfaits. L’important, pour moi, c’était que Darren Mathews, à la fin de cette trilogie, trouve une sorte de paix intérieure. Et surtout qu’il ne renonce pas à se battre pour ce en quoi il croit. Que ce soit en tant que policier, avocat ou simple citoyen. La noblesse est dans le combat. Regardez nos dirigeants actuels, ils font des choses horribles et s’en sortent très bien, et malgré tout vous devez trouver un moyen de rester en paix avec vous-même alo

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