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Littérature

«Au cinéma Central» : les toiles vagabondes de Fabrice Gabriel

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Une enfance cinéphile dans les années 70 puis ses prolongements à Paris, New York et Berlin.

Le critique et romancier Fabrice Gabriel. (DR)
ParClaire Devarrieux
Journaliste - Livres
Publié le 18/10/2025 à 7h18

On aurait pu penser que le livre du critique et romancier Fabrice Gabriel pour la collection «Traits et portraits» serait l’autobiographie d’un lecteur. Mais nous voici au cinéma le dimanche après-midi, dans les années 70, au Central, «une place en corbeille, au deuxième rang». Au cinéma Central commence là, avec cet enfant que les photos, dans le hall, font déjà rêver. Les parents lui ont donné l’argent du cinéma, il est seul. L’image est inquiétante, ce qui n’est pas l’effet recherché par l’auteur. Le Central est un refuge. «J’y ai vécu, et continue peut-être d’y vivre, l’imagination n’en étant pas morte, les moments les plus heureux de mon enfance, de mon adolescence aussi.» Plus tard, le provincial devenu parisien pour ses études (passage initiatique obligé) fréquente le cinéma Mac-Mahon. La grisaille dominicale du quartier des Ternes est un bon combustible pour la nostalgie à venir.

La petite ville «aux abords immédiats de l’Allemagne», qui n’est pas nommée – il s’agit de Sarreguemines (Moselle), où Fabrice Gabriel est né en 1965 – compte trois écrans. Outre le Central, il y a l’Eden et une salle paroissiale sans nom, on dit «le cinéma». Celui-ci jouxte «la grotte» où les cat