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Mardi SF

Aurélie Wellenstein et le Far-West des monstres

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Science-Fiction dossier
Avec «la Harpiste des terres rouges», la romancière française crée un univers fascinant, mélangeant les codes de la fantasy à ceux du western.
Dans «la Harpiste des terres rouges», Nacarat est une sorte de Far-West, un grand territoire rougeoyant qui attire des colons en quête de fortune et d’aventures. (Getty Images)
publié le 5 novembre 2024 à 10h12

Une femme à tête de harpe. Un spectacle de danse qui tourne aux jeux du cirque. La musique comme instrument de torture… La scène d’ouverture de la Harpiste des terres rouges nous happe immédiatement. En quelques pages, la plume d’Aurélie Wellenstein ensorcelle et ouvre les portes d’un monde riche.

Nacarat est une sorte de Far-West, un grand territoire rougeoyant qui attire des colons en quête de fortune et d’aventures. Mais ces terres sont peuplées de monstres aux pouvoirs surnaturels, et la meilleure façon de les affronter est de se faire greffer un morceau d’un d’entre eux. Des chasseurs de prime s’évertuent du coup à les tuer en grand nombre et des chirurgiens pas toujours scrupuleux à exécuter les opérations. Problème : ces greffes donnent à celui qui les subit un pouvoir correspondant à celui de l’animal, mais aussi un prix lourd à payer, une «faiblesse» qui peut le handicaper.

Abraham a 20 ans. Son frère Jarod a été capturé par la harpiste et il ne sait pas s’il est toujours vivant. Il décide de le retrouver, devenant l’un des rares à arpenter Nacarat en quête d’autre chose que la fortune. Pour pénétrer ces terres inconnues et atteindre Symphonie, le lieu sur lequel règne la harpiste, il s’associe à un groupe de mercenaires qui, tous, ont été greffés alors que lui ne l’est pas. Le roman va alors ralentir son rythme. Wellenstein prend le temps de s’attacher à ses personnages, de révéler pour chacun son histoire, ses complexes, ses traumatismes. Les liens évoluent,