Menu
Libération
Mardi SF

Autoportrait d’un romancier Janus

Article réservé aux abonnés
Dans «Trystero», Laurent Queyssi chante la résistance culturelle à travers le manuel d’écriture d’un vieil écrivain victime de la dictature.
Le héros est un romancier très célèbre, situé entre Stephen King et George R.R. Martin sur l’échelle de la reconnaissance. (Aya Sanyoura/Getty Images)
publié le 23 avril 2024 à 16h43

Fantasme ? Projection ? Ou simple besoin de parler de ce qu’il fait et de ce qu’il aime ? Il est toujours hasardeux pour un écrivain de choisir comme héros un autre écrivain, surtout quand celui-ci connaît gloire et fortune, ce qui, et ce n’est pas lui faire offense que de le constater, n’est pas encore le cas de son créateur. Laurent Queyssi est lecteur, traducteur, écrivain et fin connaisseur des littératures de l’imaginaire. L’édition Quarto des nouvelles de Philip K. Dick, c’est lui. Les traductions de William Gibson, c’est encore lui. Le site Fahrenheit, consacré aux grands passionnés de l’imaginaire, c’est toujours lui. Trystero, livre très personnel, se situe au confluent de toutes ses influences. Le héros en est donc un romancier, un romancier très célèbre, situé entre Stephen King et George R.R. Martin sur l’échelle de la reconnaissance. Bruno Trivanen (nom proche, est-ce une coïncidence ?, de celui du mystérieux Trevanian) a connu le succès, les tournées mondiales, la drogue et les groupies faciles. Plus dure fut la chute : arrêté un triste jour, il passe cinq ans en prison dans des conditions carcérales atroces. Pourquoi ? Un symbole