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Avec «le Manuscrit Hopkins», Sherriff fait se décrocher la Lune

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L’écrivain britannique imagine la collision de l’astre avec la Terre, relatée par un homme ordinaire.
«Le Manuscrit Hopkins» se présente comme le seul témoignage préservé d’un terrible cataclysme qui a balayé l’Europe occidentale. (Charles le Morvan/Aurimages. AFP)
publié le 11 février 2025 à 17h34

L’Arbre vengeur réédite une nouvelle fois un roman assez singulier, paru en 1939. Son entrée en matière est classique : on découvre dans les ruines d’une maison de Nothing Hill un texte, le Manuscrit Hopkins, préservé miraculeusement dans une thermos pendant sept cents ans. C’est le seul témoignage d’un terrible cataclysme qui a balayé l’Europe occidentale. Nous voilà plongé dans ce récit, celui d’Edgard Hopkins, un célibataire de 53 ans un peu vaniteux, qui survit de manière très précaire dans un Londres dévasté. Il est l’un des rares rescapés d’une catastrophe, et veut en laisser une trace : «Moi seul de tous ces désespérés, je mourrai avec la certitude de laisser derrière moi un témoignage qui sera peut-être découvert un jour et qui aura alors plus de valeur que la Pierre de Rosette ou que les inestimables papyrus égyptiens.» La bonhomie pataude du personnage, son étroitesse d’esprit, donne de l’humour au roman. Michael Moorcock le souligne dans la préface, le Britannique Robert Cedric Sherriff (1896-1975) écrit du point de vue des gens ordinaires sur un événement extraordinaire. Hopkins a le type de l’homme banal, heureux dans sa bibliothèque et son jardin, servi par sa gouvernante, se rendant de temps en temps à Londres chez son oncle.

«Un classique»

En retraite d’un poste de professeur, Edgard Hopkins raconte donc qu’il vivait paisiblement dans le p