La lutte contre le racisme et le sexisme n’est pas qu’affaire de mobilisation collective. Ce n’est qu’une fois libérées individuellement des logiques d’oppression que les femmes racisées pourront mener à bien leur combat politique ensemble. bell hooks le clame dans un essai publié en 1994 et traduit en français, Sororité, Guérir des blessures psychiques infligées par la domination. L’autrice afro-américaine livre ici un savant mélange de réflexions sur la détresse de ces femmes, de récits personnels et de conseils pour «faire disparaître la douleur». Disparue en 2021, elle laisse dans son sillage ce guide toujours actuel.
Comme dans A propos d’amour ou encore la Volonté de changer (respectivement en 2022 et 2021 chez Divergences), bell hooks accorde à nouveau de l’importance au développement personnel. Elle incite à un «processus d’autoguérison». Chaque chapitre passe au crible une des «blessures psychiques» causées par «la culture patriarcale, capitaliste et suprémaciste blanche». Les liens parents-enfants reproduisent «la relation maître-esclave». Une fois adultes, les femmes afro-américaines sont souve