En 1983, dans la revue A suivre, Benoît Peeters et François Schuiten inauguraient le premier épisode du cycle «les Cités obscures». Depuis, des dizaines d’albums ont révélé, continent par continent, ville par ville, ce monde oblique qui ménage plusieurs passages vers le nôtre. Ce sont ces mêmes océans insondables, métropoles paradoxales et déserts fantastiques que le héros de Vingt Mille Lieues sous les mers parcourt dans le Retour du capitaine Nemo. Le Nautilus est devenu «bateau ivre» et a muté en «Nauti-poulpe». Alors que François Schuiten va, en 2025, doter Amiens d’une sculpture à la gloire de Jules Verne, cet album rapporte son périple. Retour aussi sur l’auteur de l’Ile mystérieuse avec la publication conjointe des illustrations que Schuiten avait réalisées en 1994 pour l’édition du premier roman de Verne, Paris au XXe siècle resté plus d’un siècle inédit. «Il y a deux voies, celle de la science et celle de l’imagination», écrit Benoît Peeters. Inutile de leur demander laquelle ils ont choisie.

Le Retour du capitaine Nemo est inattendu, le cycle des Cités obscures a été récemment réédité en œuvres complètes. On pouvait penser le projet achevé.

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