On dit que l’âge et l’expérience venant on retourne à ses premières amours (ou intérêts). Permettons-nous ici de renvoyer aux remarquables premiers livres du Boris Cyrulnik, éthologue avant de devenir psychiatre (Mémoire de singe et paroles d’homme, 1983, et Sous le signe du lien, une histoire naturelle de l’attachement, 1989, tous deux chez Hachette). L’auteur, enfant isolé, dont on connaît l’histoire tragique rappelle qu’il a réussi à s’évader en découvrant les mondes animaux. Et explique qu’il a, peu à peu, organisé une éthologie humaine, clinique, inspirée des travaux des éthologues animaliers. Une démarche jugée marginale dans les années 80 à l’exception de grands noms de la psychiatrie de l’époque (Serge Lebovici et Michel Soulé) qui avaient parrainé «son sentier de chèvre, aujourd’hui devenu autoroute avec une énorme circulation de publications sur l’attachement», remarque-t-il non sans humour.
Symboles maternels
Venons-en au titre de cet ouvrage qui est un hommage à John Bowlby, le père intellectuel de Cyrulnik (et le père de la notion d’attachement) auquel