Quand il était petit, Brandon Taylor voulait être médecin. Il a grandi et, au début, tout s’est plus ou moins déroulé comme prévu : il a seulement échangé les études de médecine contre un doctorat en biochimie. Jusqu’au jour où il s’est rendu compte qu’une personne de son laboratoire falsifiait ses analyses. C’est une histoire qu’on retrouve sous le vernis de la fiction dans Real Life (tout juste sorti en Livre de poche), campus novel (un roman de campus) d’inspiration autobiographique écrit en cinq semaines après avoir renoncé à sa première vie de scientifique. Paru outre-Atlantique en 2020, il a été finaliste du Booker Prize.
«Je suis sorti d’un monde pour en rejoindre directement un autre», raconte l’auteur de 34 ans présent à Paris pour son deuxième roman, les Derniers Américains, où l’université est de nouveau décor et creuset. A l’heure des choix, Seamus, Noah, Fatima, Stafford, Goran et quelques autres, la plupart sont homosexuels et racisés, presque tous artistes, se croisent, se rencontrent, se disputent, se débrouillent, couchent ensemble. Il est question de création, d’illusions perdues, d’amitié, de désir et des moyens dont on dispose ou non. «L’argent et le sexe. La peur de la solitude. Le silence et le bruit.» Rencontre.
Ce titre, les Derniers Américains, comment l’entendez-vous ?
Je voulais écrire un livre qui reflète un sentiment que je ressens et que ressentent beaucoup de gens de ma générati