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Interview

Bret Easton Ellis : «C’est le Bret le plus vrai que j’aie jamais écrit»

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L’auteur américain rempile dans la fiction avec un roman des plus personnels et pervers, «les Eclats», qui revient sur les événements qui l’ont poussé à devenir écrivain.
Bret Easton Ellis à Paris en 2019. (Jérôme Bonnet/Libération)
publié le 17 mars 2023 à 14h59

Ainsi Bret Easton Ellis a écrit un nouveau roman. Le premier depuis Suite(s) impériale(s), il y a treize ans, sans compter White, l’inénarrable anthologie d’essais qui l’a définitivement fait passer dans le camp des infréquentables pour nombre de lecteurs. Est-ce un événement ? Pour les ellisophiles assurément puisque rien ne certifiait que l’Américain rempilerait dans la fiction. Un événement majeur, pour la littérature américaine, tant les Eclats est ample, et livre des révélations sur le passé de son auteur, ses années de formation en l’occurrence, quand il était élève au très huppé lycée Buckley de Sherman Oaks, à Los Angeles.

Au moment de révéler le texte aux abonnés de son podcast, en septembre 2020, Ellis évoquait d’ailleurs des mémoires en bonne et due forme, une autobiographie de jeunesse centrée, en bon avatar proustien, sur les événements qui l’ont poussé à devenir écrivain. Pourtant si le personnage principal des Eclats s’appelle Bret Easton Ellis, et travaille à un roman du nom de Moins que zéro, si l’avant-propos nous engage sur la piste d’une autofiction percluse de traumatismes, il ne faut pas longtemps pour percevoir que le texte est d’une tout autre nature. Un texte certes envisagé de longue date par son au