Sa belle-sœur mâche la bouche ouverte, c’est «tellement pénible». Son frère se saoule avec son père. La «comédienne» les regarde, heureuse d’avoir compris à temps qu’il fallait quitter la campagne argentine. Elle écoute les ragots sur le village voisin : «Les gens ont appris que les deux putes étaient sidaïques et ils ont caillassé leur maison», sous-entendu, «la belle-sœur utilise le mot sidaïque» pour humilier l’enfant de la comédienne, adopté. Il sait, il connaît ce mot entendu plusieurs fois à l’orphelinat. «Moi aussi, on va me virer de chez moi à coups de pierre ? […] Parce que moi aussi je suis sidaïque, comme mon autre mère.» Mieux vaut se taire, le consoler des mots de cette «salope» en le cajolant car elle n’est plus «la trans libre et insouciante qu’elle avait été».
Echo aux luttes de ses aînées invisibilisées
La comédienne préfère parfois la démesure à la tranquillité qu’elle s’est construite. Elle est célèbre pour son jeu, mais surtout pour son arrogance «parce qu’elle ne signe pas d’autographes, parce qu’elle ne passe pas son temps à dire merci». Parce qu’elle souhaite bousculer les normes, jeter aux oubliettes les hypocrites du milieu, sans voir que le costume est trop grand pour elle. Elle était travailleuse du sexe «dans une agence en ligne» avant de devenir comédienne – elle y a déployé «les mêmes ruses». On la découvre lors d’une représentation de la Voix humaine de