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Roman

Carol Bensimon, taxidermie familiale

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Le cahier Livres de Libédossier
Dans «Au pays du dieu animal», deuxième roman traduit de l’autrice brésilienne, une fille est persuadée que son père a tué.
Diorama au musée d'Histoire naturelle de New York, 2021. (Andrew Lichtenstein/Corbis. Getty Images)
publié le 21 février 2025 à 12h18
(mis à jour le 22 février 2025 à 12h18)

Au pays du dieu animal, deuxième roman traduit de la Brésilienne Carol Bensimon, avait comme titre original Diorama. Et si on apprécie la beauté de la couverture française avec son ours et son bison stylisés, il faut reconnaître que «Diorama» a le mérite de plonger au cœur du sujet. Encore faut-il savoir ce que c’est. Une exposition en 2017 au Palais de Tokyo a mis en avant ces créations très à la mode au XIXe siècle notamment dans les muséums. Inventés par Daguerre, l’un des pionniers de la photographie, les dioramas mettent en scène, souvent dans des habitacles vitrés, des animaux empaillés – parfois également des représentations d’humains – sur fond de décor peint, comme pris dans leur environnement naturel. Les dioramas évoquent aussitôt la mort, les reliquaires, surtout quand il s’agit d’animaux à l’espèce éteinte, mais aussi grâce au talent des empailleurs, le temps suspendu.

Cecília ou Ciça, la narratrice du roman est une taxidermiste de 42 ans, elle travaille à Los Angeles, son couple semble en péril, elle couche pour la première fois avec une jeune femme, caissière de supermarché, vient d’apprendre que son père qui vit au Brésil a eu un AVC, et sa mère est une ex-desperate housewife, fan