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Lundi poésie

Caroline Lamarche, chant d’amitié

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Poésiedossier
Dans «Cher instant je te vois», la romancière et nouvelliste belge revient sur les derniers mois de la vie de Margarida.
Caroline Lamarche près de Bruxelles, en mars 2019. (Colin DELFOSSE/Colin Delfosse)
publié le 29 avril 2024 à 19h50

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Elle s’appelait Margarida Coelho Guia, elle était comédienne et compositrice de paysages sonores, une femme dont la porte était «toujours ouverte aux artistes de passage, aux amis, aux voisins, aux migrants». Avec elle, la romancière et nouvelliste belge avait réalisé un documentaire radiophonique sur Verlaine, le prisonnier de Mons. Elle est morte à 48 ans en 2021 et pendant sa lutte contre le cancer, tous les jours, elle a échangé avec Caroline Lamarche des messages écrits ou parlés, des enregistrements. Avec cette matière, en se faisant la mémorialiste de cette femme plus jeune qu’elle de dix-sept ans, l’autrice a écrit un long poème qui semble tenir à distance la mort. Il y a la douleur, oui, l’hôpital, mais surtout le sentiment d’être vivant arraché à chaque heure.

«Margarida Coelho Guia. /Margarida veut dire perle. /Guia signifie guide /et Coelho lapin. /Margarida ma perle, mon guide à la sagesse douce /celle d’un petit animal sauvage /attentif à la beauté du jour comme aux menaces qui rôdent», écrit la narratrice. La tendresse irrigue tout le livre et le manque aussi à la fin, quand sur la communauté d’amis pleuvent le