C’est avec une joie certaine qu’à Noël dernier, j’ouvrais ce cadeau très approprié : Alice Guy par Catel et Bocquet paru chez Casterman. Après plus de cent ans de quasi-oubli, Alice Guy est enfin à l’honneur : deux documentaires produits, quelques émissions de radio et aujourd’hui cette bande dessinée qui permet au grand public de découvrir la première réalisatrice de cinéma. Mais lorsqu’on dit première réalisatrice, on aurait tendance à croire que c’était la première femme après une longue lignée d’hommes. Que nenni ! Alice Guy, qui avait assisté à la première séance des frères Lumière le 22 mars 1895 lors d’une démonstration de leur nouvelle invention à la Société d’encouragement de l’industrie, fut la première à avoir l’idée de raconter des histoires, de la fiction, grâce à ce nouvel appareil : le cinématographe.
Quelle jubilation de retrouver tous ces personnages croisés lors de ma première vie professionnelle consacrée entre autres au cinéma des premiers temps. Etaient dessinés là, sous le joli trait de crayon noir et blanc tout en rondeurs de Catel Muller, les visages de Georges Demenÿ, assistant d’Etienne-Jules Marey, l’inventeur du fusil chronophotographique, ceux de Méliès, de Keaton ou de Feuillade. Si je connaissais la vie d’Alice Guy