«Vive le Québec libre !» Cette citation de Charles de Gaulle, prononcée le 24 juillet 1967 à Montréal, pourrait préfacer Ceux dont on ne redoute rien de Mathieu Thomas. Premier roman d’un auteur érudit, féru d’histoire et de science politique, ce livre a tout d’abord la force de la couverture, un portrait de Louis-Joseph Papineau, l’un des héros du premier mouvement contestataire au Québec en 1848 et figure majeure du souverainisme québécois. Pourtant, l’auteur n’a pas écrit un roman historique, mais bien plutôt une fiction politique.
Le héros ou plutôt les héros traversent le temps, traversent l’histoire. Le premier d’entre eux, Charles, rêve en 1864-1865 de contrer le projet de Confédération canadienne qui sera finalement avalisé en 1867. Edouard, quant à lui, vit en 2012 après «le printemps érable» – moment du réveil politique d’une jeunesse jusqu’alors un peu apathique – et voit dans la création d’Option nationale – le nouveau parti résolument souverainiste – une chance pour sortir de l’échec du second référendum pour l’indépendance du Québec en 1995.
«Référendum volé» de 1995
Charles et Edouard vont se retrouver, non pas à travers les siècles, mais grâce à un document que le second découvre et que le premier a déjà eu, cent-cinquante ans plus tôt, en sa possession. Cette