Elle ne sait pas s’il faut dire «militante ou activiste», préfère parler de désir. Car le rôle de Marie Cosnay, professeure de lettres classiques et traductrice de textes antiques, est de «savoir et comprendre ce qui se passe aux frontières». D’abord sur la sienne, entre Irun et Hendaye, où elle a interrogé «des personnes parties des Canaries» lors du Covid et accueillies dans un centre à Bayonne. Elle avait déjà exercé cette «pratique», en 2020 à Lesbos (premier tome) puis sur l’île des Faisans (deuxième) en 2021. «Le déplacement, affirme-t-elle lors de notre entretien à Saint-Malo à l’occasion d’Etonnants voyageurs, est une liberté fondamentale.» Pas pour tous ceux qu’elle rencontre, coincés dans des prisons à ciel ouvert. Comme Amadou surnommé Ahmed, qui attend sa sœur. L’Ivoirien inaugure sa trilogie et structure son travail sur «la recherche des morts et des disparus» mais «les histoires n’en finissent jamais […], écrit-elle. La douleur n’en finit jamais». Ahmed la recontacte quatre ans plus tard pour lui demander des nouvelles de sa sœur décédée.
Récit
Chez Marie Cosnay, l’homme qui court «après les os de son frère»
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Un migrant sur le pont frontalier franco-espagnol de Santiago entre Irun (Espagne) et Hendaye (France), en 2022. (Ander Gillena/AFP)
publié le 31 mai 2024 à 11h59
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