Elles sont quatre femmes : Chiamaka, Zikora, Kadiatou et Omelogor. Chia, sculpturale et riche, passe d’homme en homme sans trouver son idéal masculin. Zikora, une amie de longue date de la première, a réussi sa carrière professionnelle, sa vie privée est moins à la hauteur. Kadiatou est la femme de ménage guinéenne de Chiamaka, inspirée de Nafissatou Diallo (affaire Strauss-Kahn). Omelogor, cousine exubérante de la première, est la seule à être restée au Nigeria. Quatre portraits entrelacés de femmes, quartet excellement orchestré par Chimamanda Ngozi Adichie, dans le très attendu l’Inventaire des rêves. Son dernier roman Americanah, l’histoire d’une jeune femme qui quittait le Nigeria et son amour d’enfance pour émigrer aux Etats-Unis, date de 2013. Entretemps, elle a publié des essais Nous sommes tous des féministes (2014), Chère Ijeawele ou Un manifeste pour une éducation féministe (2017) et Notes sur le Chagrin (2021) sur le deuil de son père. Elle revient donc en grand dans la fiction, avec ce roman fleuve, foisonnant, empli du bavardage de ses quatre héroïnes, qui confrontent leurs désirs, leurs échecs, les traditions, les habitus américains et nigérians, le menu quotidien et le drame traumatisant. L’écrivaine nigériane qui vit dans le Maryland était accueillie en star à Paris, avant de retourner retrouver ses trois enfants et repartir pour Pâques au Nigeria. Entretien.
Comment expliquez-vous l’intervalle de douze ans depuis