Christian Bobin, mort à 71 ans en 2022, était très aimé par certains, critiqué pour sa mièvrerie par d’autres. Chrétien, il chantait les louanges de la nature et des mères, notamment dans la Part manquante (Gallimard, 1989). Le Murmure, livre posthume qu’il a commencé à écrire chez lui et terminé sur son lit d’hôpital, est qualifié par l’éditeur, sur la quatrième de couverture, de «sommet d’humanité». Dans ces fragments, Bobin évoque ce qui a fait de lui un écrivain (la solitude, le silence dans lesquels il baignait enfant), et fait référence à la maladie qui l’emporte : «La maladie m’a pris par la main : “Alors, il faut que je vienne en personne maintenant, pour que tu puisses aller vers ces soleils que tes écritures célèbrent si fort, et ta vie si peu ?”»). Les dernières pages sont une ode à l’amour.
Les pianos sont-ils à maudire ?
Christian Bobin règle ses comptes avec les «affreux pianos dans les gares !» placés là par «cynisme», pour distraire la galerie. En revanche il rend hommage au génial Grigory Sokolov, pianiste russe né en 1950, interprète fantastique notamment de Chopin et de Haydn. L’écrivain n’écrit pas la biog