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Histoire

«Chronique de quatre affaires sulfureuses» : les femmes, ces criminelles pas comme les autres

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Le cahier Livres de Libédossier
«Crimes de femmes» étudie à travers quatre cas comment la presse traitait les crimes perpétrés par ces «sorcières» et autres «faibles femmes».
Germaine Berton, ouvrière métallurgiste, syndicaliste et anarchiste, tua Marius Plateau, codirecteur de l’Action française, le 22 janvier 1923. (DR)
publié le 15 janvier 2025 à 15h48

Pour recourir à la violence, contraire à la prétendue douce nature féminine, la criminelle occupe une place à part dans l’imaginaire collectif. Fort de ce constat, ce collectif auquel participent des membres du remarquable podcast «Séries noires à la une» de RetroNews interroge le rôle de la médiatisation fait-diversière par la presse dans la construction de cette différenciation genrée. Face à l’engouement du lectorat, tous les journaux consacrent leur une ou des chroniques à ces affaires, traitées comme des feuilletons pour captiver et fidéliser les acheteurs. Par leur retentissement, quatre d’entre elles se prêtent à l’étude de leurs effets sur la représentation d’accusées.

Evitant les stéréotypes de l’épouse empoisonneuse ou de l’accouchée infanticide, le livre s’ouvre sur l’assassinat de Marius Plateau, codirecteur de l’Action française, le 22 janvier 1923, par Germaine Berton. L’anarchiste de 20 ans le révolvérise, faute d’avoir pu atteindre Léon Daudet ou Charles Maurras, vengeant, dit-elle, Jaurès. Si les commentaires de ce crime correspondent à la ligne édit