Claudia Hernández, 45 ans, vit quelque part dans le monde, peut-être au Salvador, son pays. Elle a répondu par mail sans souhaiter en dire davantage, ni sur sa vie, ni sur le lieu où elle réside actuellement. Dans un dernier mail, elle précise : «Comment ai-je pu oublier de mentionner Guy Delisle ?» Elle est impressionnée par la manière dont l’auteur de Pyongyang et de Chroniques birmanes contrôle le silence : une qualité dont elle n’est pas dépourvue.
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Comment avez-vous choisi le titre ?
Une bonne amie, qui relisait le livre à mesure que je l’écrivais, m’a aidée. Pendant l’écriture, j’avais un titre provisoire qu’elle détestait. Elle le trouvait trop limité et ne cessait de me demander quand j’allais le changer. J’ai promis de trouver un titre approprié quand j’aurais terminé. Le jour où j’ai mis le point final, elle m’a rappelé ma promesse. Alors, je lui ai dit ce que j’en attendais en parlant de la thèse de l’écrivain italien Roberto Calasso sur les hiéroglyphes de Sir Thomas Browne, en lui montrant notamment ce passage : «Une fois les éléments disparus dans le feu dévorateur, il reste de la matière sa part irréductible : la cendre. La cendre est comme l’or qui, exposé à la violence du feu, devient seulement plus chaud et se met à fondre, mais ne se consume pas (ni dans sa substance, ni dans son poids, ni dans sa vertu).» Ainsi est apparu Défriche coupe brûle.
C’est une expression des paysans du Salvador ?
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