Dans la charade des géographies lupiniennes mon premier est un repaire d’écrivain. Celui de Maurice Leblanc, le créateur du gentleman cambrioleur. C’est une villa biscornue, aux toits, tourelles et lucarnes comme posées au hasard au-dessus d’une véranda protégée des regards indiscrets par un méli-mélo de rosiers grimpants en fleurs. Le Clos Lupin, acheté en 1918 avec sa deuxième femme, rebaptisé ainsi par Leblanc. Etretat l’ingrate la loge rue Guy-de-Maupassant, l’autre écrivain célèbre de la station balnéaire qui habitait à une volée de maisons plus loin. Mais qui s’en vient aujourd’hui pour autre chose que l’aiguille creuse, forcément creuse, d’Etretat ? Maurice Leblanc aurait rêvé rivaliser avec le maître, d’être son fils de plume, chroniqueur de mœurs. Il racontait même, un jour, avoir osé sonner au portail aux deux éléphants de céramique. Mais la conversation a surtout roulé sur l’usine à gaz, à proximité, qui dérangeait Maupassant, rapportait-il, narquois envers ce souvenir de jeune homme.
Au Clos Lupin, ne reste de Leblanc que son bureau du rez-de-chaussée, reconstitué à l’identique. Le salon et l’étage ne sont que lupineries, hommages rendus aux 47 identités différentes du séduisant voleur. Mais le bureau, ça, c’est autre chose ! Des feuillets en vrac sur le plateau en cuir vert de la table, avec cette écriture épaisse, fac-similés d’époque. Dans les cadres posés sur la bibliothèque, Maupassant et Flaubert, dont le frère médecin a accouché le 11 décembre 1864 l