Pierre Assouline dédicace ce livre à Pierre Lemaitre, l’auteur d’Au revoir là-haut (Albin Michel), prix Goncourt 2013. Lemaitre est doué pour expliquer de quelle façon il établit le plan de ses intrigues, ou définit les qualités de ses personnages. Il n’avance pas à l’aveugle. Cependant, il est tellement ordonné que si l’on débute, si l’on est hésitant de tempérament, en l’écoutant parler de sa méthode, on peut prendre peur et lâcher l’affaire. Pierre Assouline est rassurant: de son livre on retient qu’il n’existe pas de recette, qu’il est normal d’être découragé mais indispensable de retrouver confiance en soi: «Tout le monde vous le dira: soyez vous-même. C’est devenu une scie du conseil littéraire. Un incontournable poncif. Dommage car il a sa vérité.» Une discipline est également nécessaire même si elle n’exclut pas les jours de relâche. Tout est valable, une chose et son contraire; nous voilà bien. Exemple de vérité réversible, sous la plume d’Assouline: «Gardons-nous de toute conception trop doloriste de l’écriture. Ecrire, ce n’est pas nécessairement souffrir même si on n’oublie pas le mot de Simenon à la fin de sa vie: «Ecrire dans la joie, quelle foutaise!»» Donc il y a de la joie mais si elle manque, ne pas s’affoler. La cohabitation d’un principe et de son antithèse figurait dans le titre d’un bel art d’écrire, l’Urgence et la patienc
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«Comment écrire» : Pierre Assouline met les pieds dans le plan
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De gauche à droite et de haut en bas : Clarice Lispector, Philip Roth, Elizabeth Hardwick et Italo Calvino. (Archives familiales C. Lispector. Pascal Perich pour Libération. Getty Images)
publié le 19 décembre 2024 à 7h07
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