Bien sûr, il y a la mer qu’on voit danser le long des golfes clairs. Et la mer de joie où les corps s’ébrouent, s’égaient, se font poissons et ondines. La mer espiègle qui chahute pédalos, planches et paddles. La mer cruelle qui emporte en son cimetière navires et rafiots, chalutiers et frêles canots peuplés de miséreux. La mer furieuse et aveugle qui frappe sans répit les côtes, phagocytant rivages et littoraux, falaises et villages. Mais il y a aussi la mer généreuse qui rassasie ses milliards d’habitants, du plus minuscule hippocampe à la titanesque baleine, qui nourrit la Terre et tous ses habitants, lesquels, inconscients et ingrats, ne font en retour que la salir et l’empoissonner de leurs déchets. Et dans ce qu’on ne peut qu’imaginer, souvent avec terreur, il y a la mer abîme, la mer abysse où nulle lumière ne pénètre, sauf, peut-être la lueur fuyante de quelques corps d’animaux luminescents, qui n’est pas en profondeur ce que sont en hauteur les sommets de la Terre, mais une sorte de ciel inversé, noir, infini, insondable…
De la mer, il est loisible de faire toutes les descriptions – océanographiques, écologiques, météorologiques, biochimiques, géographiques, littéraires, poétiques, historiques, militaires, mythologiques, fantastiques… – et de tisser, à partir d’elle, une infinité de métaphores, dont celle, habituelle