Au XIXe siècle, parmi les petites industries du pavé, la marchande d’oublies est un type populaire, souvent une jeune fille, qui vend une fine pâtisserie : l’oublie, nommée aussi «plaisir». Si le titre procure à Pierre Jourde une formidable réserve poétique, une autre est présente dès la jaquette du livre. C’est la photographie d’une troupe de clowns-acrobates anglais enfarinés, à la froide folie inquiétante et à l’aspect cadavérique : les Hanlon-Lees. Après s’être fait applaudir des Etats-Unis jusqu’en Australie, les artistes ont terrifié le public parisien tout en gagnant l’enthousiasme des avant-gardes : Mallarmé en fut bouleversé et Théodore de Banville les jugera «les gens les plus intéressants que ce siècle ait produits».
Le livre se déroule dans la décennie 1880, entre naturalisme et symbolisme, au moment où Charcot étudie les névroses, sur fond de pessimisme fin de siècle et d’occultisme. Spécialiste de