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Récit

Dans le livre «Un film disparaît», Hippolyte Girardot remonte le fil

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L’acteur se souvient de l’époque où il animait des ateliers de cinéma en banlieue parisienne.
Hippolyte Girardot s'est notamment fait connaître dans «Un monde sans pitié». (Karla Vinter-Koch/Ed. Du Seuil)
publié le 6 décembre 2023 à 21h59

A la fin des années 70, il n’y avait pas de téléphone portable, tout le monde sait ça. Mais que le Post-it n’était pas né, voilà le genre de détail qu’on trouve au détour d’Un film disparaît, récit où Hippolyte Girardot, né en 1955, exhume sa jeunesse. Il est étudiant en «arts déco», à l’Ensad, à Paris, quand on lui propose d’animer «un petit atelier cinéma» avec des jeunes. Quelques années auparavant, il a joué dans la Femme de Jean, de Yannick Bellon, pourtant le cinéma n’est pas son monde. Il préfère les musées. Il dessine tout le temps. La «banlieue rouge» n’est pas son monde non plus. Il vit à Versailles, sa mère est dans la publicité, son père enseigne aux Beaux-Arts. Qu’à cela ne tienne, il se rend deux ou trois fois par semaine au Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine) afin d’initier au septième art une bande de loustics qui adoreraient jouer dans un «film de gangsters».

C’est l’époque où on croit à l’action culturelle. La Mallette, première production de l’Atelier Super 8, est un bricolage parodique dont l’apprenti metteur en scène est assez fier, mais qui déçoit les protagonistes. Entre 1977 et 1981, sont tournés deux moyens métrages par an et dix courts métrages. Un fidèle d’entre les fidèles propose : «Et si on faisait un vrai film, Hippo ? […] On doit absolument faire un film de la vie des Mecs du Porche, m’assure-t-il, de nos galères, de notre vie quotidienne, de ce que c’est d’être enfants d’immigrés, d’être la première générati