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Littérature

Dans «l’Homme aux deux visages», le passé décomposé de Viet Thanh Nguyen

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Dans un récit ancré dans l’histoire de sa propre famille du Vietnam à la Californie, l’écrivain revisite ses liens avec les Etats-Unis.

Viet Thanh Nguyen en 2017 à Paris. (Martin Bureau/AFP)
ParArnaud Vaulerin
Journaliste - International
Publié le 04/10/2025 à 13h40

Il ne voulait pas écrire ce livre. La confidence apparaît à la fin du récit et à la naissance de sa fille. Il a fallu la paternité et aussi la mort de sa mère, pour que cet Homme aux deux visages s’avance et s’impose. Avec ce texte qui marque une pause dans un cycle romanesque habile, féroce et drôle − le Sympathisant, Pulitzer 2016, et le Dévoué , Viet Thanh Nguyen emprunte un chemin autobiographique bien plus marqué. Et met en sommeil son personnage d’espion double et ambigu. A lire ce récit, on comprend pourquoi l’auteur n’était guère enclin à investir le terrain intime. Même s’il parvient à «re-composer des jours heureux», Viet Thanh Nguyen affronte aussi le traumatisme, la «mémoire malheureuse», selon l’expression de Paul Ricœur, et la culpabilité.

Grandeur-blancheur

De la fuite du Vietnam à 5 ans à l’éclatement-retrouvailles de la famille ; de l’abandon de la sœur adoptée à l’i