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Critique

Dans «l’Ivresse des sommets», Harald Jähner fait corps avec l’Allemagne de l’entre-deux-guerres

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Dans son dernier ouvrage, l’auteur allemand chronique la révolution des mœurs survenue durant la République de Weimar, où émancipation de la femme et acceptation de l’homosexualité ont réussi à s’imposer malgré un marasme économique mortifère.

Dans le jardin de l'hôtel Esplanade de Berlin, en 1928. (Scherl/SZ Photo. Picture Aliance)
Publié le 15/10/2025 à 19h29

Il y a en Europe une période où on a dansé sur un volcan. Une période où ont été inventés le yoyo et la coupe à la garçonne et où on s’est plongé dans une frénésie de charleston. Cette période, c’est la République de Weimar en Allemagne. Autrement dit les quinze années de démocratie parlementaire entre la fin de la Première Guerre mondiale et l’arrivée de Hitler au pouvoir.

Dans son livre précédent, le passionnant le Temps des loups, Harald Jähner nous avait raconté l’Allemagne de l’après-Seconde Guerre mondiale. Dans l’Ivresse des sommets, il fait la chronique d’une extraordinaire après-Première Guerre, où l’Allemagne tombe amoureuse du jazz, de la boxe, du cinéma, des voitures de sport et du design. C’est aussi le moment d’une fulgurante émancipation des femmes et d’une sensationnelle libération des corps dans le sport et la sexualité. Et on ne peut que partager l’enthousiasme de Jähner devant ce pays créatif, audacieux, parfois même déjanté.

Paradoxalement, ou pas, cette explosion culturelle et sociétale se dér