«Est-ce qu’une mère est un personnage générique comme on parle des chiens ou des moineaux.» Ça ne semble pas d’emblée l’avis de Régis Jauffret qui, cinq ans après Papa, propose le roman Maman, ayant entretemps publié Dans le ventre de Klara, Klara n’étant pas non plus n’importe quelle mère puisque son fils Adolf a encombré l’actualité, entre 1933 et 1945. Au demeurant, ce mot-titre ne fait pas l’affaire de Régis Jauffret. «Cette façon de dire votre maman, à un adulte inconnu comme on s’adresserait à un enfant m’exaspère.» Mais sa mère à lui, morte à 106 ans, qui intervient sous une flopée d’appellations et divers prénoms dans le livre, n’apparaît pas comme une mère comme les autres. Elle a voulu «devenir une mère immense. Une Marie Curie, une Teresa, une Virginia Woolf, une Serena Williams de la mératerie», elle a «existé à profusion», «à jamais exagérée», «cette légendaire maman, entrée grâce à ce livre dans le Panthéon des mères» comme une «virtuose de la méritude». Si «les parents sont les patrons de leur gosse», la voici entre les griffes de l’écrivain : «Vous voyez bien, Madelon est ma p
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Dans «Maman», Régis Jauffret et sa «virtuose de la méritude»
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Le cahier Livres de Libédossier
Régis Jauffret. (Olivier Roller)
par Mathieu Lindon
publié le 22 août 2025 à 12h09
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