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Dans «Noces de cendres» de Clémentine Vidal-Naquet, les mariés étaient en noir

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Le cahier Livres de Libédossier
L’historienne spécialiste de l’intime s’est attachée à un album photographique réalisé par un ex-poilu et relatant son voyage de noces sur les traces de la Grande Guerre.
Le mariage de Gerald Debaecker et Berthe Briant, cliché en ouverture de l’album du voyage de noces. (Historial de Péronne)
publié le 18 septembre 2024 à 17h00

Des romans basés sur un objet lié à la mémoire familiale ou à celle d’un ou d’une inconnu(e), il y en a à la pelle. C’est plus rare pour un essai historique. Avec Noces de cendres, Clémentine Vidal-Naquet s’est tournée vers un album photographique exceptionnel conservé à l’Historial de la Grande Guerre de Péronne (1). En 1920, l’ex-poilu Debaecker offre à sa femme Berthe ce lourd (huit kilos) imagier qui revient sur le voyage de noces fait un an auparavant sur les traces encore fumantes du conflit. Visiter des villes et des villages en ruines, contempler des étendues de trous d’obus, dormir dans des hôtels de fortune, on pourrait penser que c’est une idée tordue. Ne valait-il pas mieux aller sur la Riviera ou en Italie ? Ce périple de trois semaines s’inscrit en tout cas dans le mouvement plus général du tourisme de guerre. En 1919, il représentait 75 % des visites touristiques dans l’Hexagone selon l’historienne Emmanuelle Danchin.

Le «pari du singulier»

Clémentine Vidal-Naquet montre ici comment une histoire de l’intime pendant la guerre de 14 peut être captivante. Elle a déjà beaucoup travaillé sur la correspondance colossale pendant ce conflit entre le front et l’arrière. Avec Noces de cendres, elle nous entraîne dans une vert