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Mercredi pages jeunes

Dans «Un garage qui décoiffe», un hippopotame deux en un

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Chaque semaine, «Libération» passe en revue l’actualité du livre jeunesse. Aujourd’hui, la success story d’un réparateur de voitures ouvert à la nouveauté racontée aux enfants de 4 à 6 ans par Lisa Benincà et Clémence Lallemand.
Extrait d'«Un garage qui décoiffe» de Lisa Benincà et Clémence Lallemand. (Clémence Lallemand)
publié le 23 avril 2025 à 16h12

Tout le monde n’a pas la chance de s’appeler Albert. Mais ça marche aussi avec Gunter (prononcé à la française) ou Ermeline. Dans tous ces prénoms le «er» peut se métamorphoser en «hair» et à nous les créations d’enseignes capillaires. Dans Un garage qui décoiffe, le patron Albert, doté d’une «solide réputation dans la région», aime son métier, ses outils. Il a une tête de gentil et zélé hippopotame et un corps relativement svelte. Se faufiler sous les voitures et serrer des écrous toute la journée ça vaut bien un entraînement de salle de sport. Très smart dans sa salopette jaune, il accueille les clients avec ou sans rendez-vous du lundi au samedi de 9 heures à 18 heures. On le dit tellement doué qu’il serait capable non pas de démonter une kalachnikov les yeux bandés, comme un maffieux de l’Est, mais de dépiauter complètement un moteur à l’aveugle et de le reconstituer aussi sec.

Client «complètement relooké»

Il y a plein de biduleries à regarder sur les images de ce livre. Sur fond bleu, jaune pâle, rose, des outils, des pièces s’étalent. Albert siffle, il est le bonheur de travailler personnifié. Mais voilà qu’un jour il frise la catastrophe. Son compresseur lui file des doigts et se met «à souffler à pleine puissance dans tous les sens». Le client qui attendait que sa voiture soit remise sur roues est «complètement relooké», façon brushing glamour, Beyoncé ou Dalida. Mais il n’a pas beaucoup d’humour et part mécontent. Et Albert passe une mauvaise nuit.

Est-ce cela la sérendipité