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Libération
Roman

David Park, complément d’agents

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Le cahier Livres de Libédossier
Quarante ans après resurgit une jeunesse d’espion au Vietnam.
David Park, à Paris le 21 novembre 2023. (Laura Stevens /Editions de la Table Ronde)
publié le 10 février 2024 à 2h31

Michael Miller, veuf, passe sa retraite sur la côte Est des Etats-Unis. L’ancien diplomate du Foreign Office partage son temps entre la lecture et des promenades sur la plage. Un jour, il reçoit une enveloppe matelassée contenant un DVD et un bref message de l’expéditeur connu quarante ans plus tôt. Un vrai boomerang au terme d’une existence conventionnelle et plan-plan. Peu pressé de regarder la vidéo, il tente d’abord de retrouver son «propre chemin vers le passé, d’exercer un certain contrôle sur ce qui monte» à sa rencontre. Une sorte d’auto-examen s’enclenche, un retour réflexif sur des épisodes enfouis de sa présence au Vietnam au début des années 70. Michael arrive à Saïgon juste après ses études, dans les derniers mois tumultueux de la guerre. Employé du renseignement, il lit ou traduit les pseudo-rapports d’une nuée d’agents. Ceux-ci soulignent de plus en plus l’aggravation de la situation. Idéaliste, féru de littérature française, il semble s’encanailler un peu avec Corley Rodgers, un subalterne comme lui avec qui il joue au tennis, boit des Tiger Beer dans les hôtels pour Occidentaux et parle littérature. Corley ne jure que par Un Américain bien tranquille de Graham Greene, publié vingt ans plus tôt, rêvant lui-même de mener à bout un roman. Tous deux logent dans la maison de Madame Binh, diseuse de bonne aventure. Comme à tous les Américains qui passent chez elle, elle lui a prédit «une longue vie et un impossible retour au pays».

«Péché, confession, pénitence»

Rapidement,