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Mardi SF

«De l’espace et du temps», écoutez le pianiste

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Science-Fiction dossier
Dans ce court roman, Alastair Reynolds revisite le thème du dernier homme et imagine une quête à la mesure de l’univers.
Dans «De l’espace et du temps», les humains ont tous été fauchés par un virus, en juin 2038. (Nisian Hughes/Getty Images)
publié le 19 mars 2024 à 19h26

On pourrait résumer cette nouvelle d’Alastair Reynolds ainsi : elle commence avec un piano et se termine avec un piano. Plus précisément un piano à queue blanc de marque Bösendorfer, qui a trait à celui sur lequel joue un chanteur et musicien célèbre au XXe siècle. On devine immédiatement, à ses lunettes excentriques et aux titres qu’il joue – dont Rocket Man –, de qui il s’agit. Alastair Reynolds s’est amusé à écrire ce texte autour de la figure de la star américaine, devenu une sorte d’artefact hérité d’un monde qui n’existe plus. Et Rocket Man parle du voyage sur Mars d’un homme fusée qui ne reviendra jamais sur Terre. John Renfrew voit le piano devant lui, dans la bulle d’animation. Mais Katrina Solovyova, sa collègue astronaute qui se meurt à l’infirmerie et pour qui cette apparition représentait un espoir, ne le voit pas. Est-ce seulement une hallucination ? Est-ce une projection de Renfrew due à ses implants qu’il pensait pourtant défectueux ? Après la disparition de Katrina, Renfrew reste le seul humain vivant de la colonie martienne. Son profil de «pragmatique doté d’un état d’esprit de survivant» lui permet d’être à même de résister à la solitude et de ne pas attenter à ses jours. La base Tharsis contient suffisamment de réserves pour le maintenir indéfiniment en vie. S’il es