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Rencontre

Denis Michelis : «Quinze histoires à la seconde» en tête

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Le cahier Livres de Libédossier
Rencontre avec l’auteur d’«Amour fou», qui n’hésite pas à consulter un psychiatre pour ses personnages et aime les romans à «huis clos».
Denis Michelis le 20 janvier à Paris. (Iorgis Matyassy/Libération)
publié le 26 janvier 2024 à 11h39

«Je vais dire une banalité affligeante», s’excuse-t-il, même si l’on ne trouve pas. «C’est que le roman, quel qu’il soit, ça reste une enquête, un jeu. Le romancier dissémine ses indices et vous, qui êtes rentré en tant que lecteur, vous reconstituez le puzzle.» Oui, c’est vrai, ça marche aussi bien pour Duras que pour Marc Levy. On avait trouvé que les deux premiers livres de Denis Michelis ressemblaient plus à du Kafka ou du Robert Walser qu’à du P.D. James, mais ce n’est finalement pas incompatible. Et puis le dernier, Amour fou, est un vrai thriller. «Le roman peut être ludique sans être stupide. Et l’avantage du polar, c’est qu’il offre une solution. Il a quelque chose de rassurant dans un monde qui nous échappe, qui a l’air d’être sans issue.»

C’est un peu au sud de la gare Montparnasse, dans une brasserie où l’écrivain donne habituellement ses rendez-vous. Le quartier n’est pas très à la mode mais son «futur mari» travaille non loin. Ils habitent donc là. Le jeune quadragénaire, cinq romans au compteur dont quatre chez Notabilia, se prête volontiers à notre exercice imposé, même si cela lui fait drôle : il y a un peu plus de dix ans, c’est lui qui rédigeait des portraits d’écrivains pour Arte. Denis Michelis était journaliste, formé à l’IJBA de Bordeaux après des études d