La seringue dans la peau et la chair purulente. Ça balance des images crades façon Darren Aronofsky dès les premières pages. La plaie se resserre, l’aiguille s’enfonce. «Les muscles tout autour sont faibles et engourdis, on dirait de la bouillie.» C’est la faute à sa lady celle qu’il ne quitte jamais. L’héroïne. Dans cette chambre d’hôtes, allongé sur un matelas cramé par les mégots des précédents voyageurs, il veut se faire un «dernier shoot de lady». Son kit est à côté, dans la poche de son pantalon. Il se sent bien. «Une lumière rougeâtre filtre à travers les rideaux fleuris» venant réchauffer son corps et marquer sa pâleur évidente. Il se pique, sniffe et fume de l’opium. Il tombe dans les vapes, recommence. Et à l’évidence, la mort ne vient pas. Ou bien est-elle déjà là ?
Là où il y a une modification des sensations, il y a toute une série de drogues avalées. Il n’en écarte aucune, préférant mine de rien l’opium à l’héroïne pour saisir ses «visions cachées dans les sous-sols de l’esprit». Et pour retrouver ses proches décédés d’une overdose : Mike, son ami, et Valérie, sa compagne. «Quand je fume l’opium, je la revois comme si elle était encore vivante, je me souviens de sa peau tatouée de monstres marins et de langues poignardées, comme une carte au trésor. C’était elle, le