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Derrière la fuite du dernier Houellebecq, des librairies clandestines dures à cuire

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«Anéantir», le dernier roman de Houellebecq, qui paraît ce vendredi, a déjà été maintes fois piraté. Au même titre que la musique et le cinéma, la littérature est elle aussi concernée par ce phénomène difficile à contrer pour les professionnels du livre.
Le dernier roman de Michel Houellebecq, «Anéantir», paraît ce vendredi. (Thomas Coex/AFP)
par Justine Briquet-Moreno
publié le 7 janvier 2022 à 10h30

Le dernier roman de Michel Houellebecq, Anéantir, a fuité plusieurs semaines avant sa sortie prévue ce vendredi. Comme un air de déjà-vu : en décembre 2014, son roman Soumission avait connu le même sort. Les deux fois, le manuscrit a été diffusé sur des librairies clandestines. Egalement surnommées shadow libraries (pour «bibliothèques fantômes») elles renferment pléthore de livres numériques sous toutes les formes possibles : PDF, ebooks, epubs… Le tout dans le plus pur mépris du droit d’auteur.

Les pirates ne s’en prennent donc pas qu’aux séries télé ; le secteur du livre est aussi une cible de choix. Sauf que généralement ces versions fleurissent sur Internet après la sortie en librairie. Pour Houellebecq, l’alerte a été lancée le 20 décembre sur Twitter, soit plus de deux semaines avant la parution du roman. En quelques heures, le livre à la couverture ivoire, au titre rouge, sans majuscules, atterrit sur des librairies pirates comme Z Library, Bookis et 1001Ebooks, sans compter les célèbres Library Genesis ou encore Sci-Hub. Sur l’exemplaire qui circule, un numéro d’identifiant (ISBN) incomplet. Conclusion : il s’agit d’un jeu d’épreuves et non de la version définitive comme c’était le cas pour Soumission. Parmi les acteurs du livre, on suppose une fuite au sein de Flammarion, un piratage de leur système informatique ou une indiscrétion d’un proche de l’écrivain…

Les librairies clandestines, si l’on peut dire, sont nées dans l’esprit d’intellec