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Libération
Roman

«Dolores» de Philippe Djian, la fille du talus

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Une histoire d’amour avec vieille Volvo et décapotable déboulant «tous feux éteints».

Philippe Djian, en janvier 2023. (Vincent Ferrane /Modds)
ParClaire Devarrieux
Journaliste - Livres
Publié aujourd'hui à 14h50

Mettre un prénom en titre réussit à Philippe Djian. On se souvient de Marlène (Gallimard, 2017). Voici Dolores. Prénom de femme et d’ouragan. Si les éléments ne sont plus déchaînés de manière apocalyptique comme ils l’étaient dans Faites vos jeux, le roman avec lequel Djian a quitté le groupe Madrigall pour Julliard l’an dernier, une tempête sentimentale malmène le personnage principal, le pauvre Greg. Pourquoi pauvre ? Parce qu’une collision avec un chauffard lui a laissé une jambe salement amochée, «maudite guibole» qui devient vite «ignoble» quand on la regarde. Il ne faut donc pas la voir, pas plus qu’Orphée ne doit se retourner. «Maudit» est l’adjectif que Greg emploie pour se qualifier lui-même. Le garçon est sombre. La bérézina financière de la famille a conduit au suicide son agriculteur de père, qui revient régulièrement lui casser les pieds.

«Le vent soufflait»

Une deuxième collision remet la vie de Greg sens dessus dessous, à moins qu’à te