Au début des années 60, dans la Yougoslavie communiste de Tito, l’enfant Danijel, personnage principal d’Au commencement du monde, assimile à sa façon l’univers âpre qui l’entoure, entre une mère bigote et un père ancien résistant. Le huitième roman traduit de Drago Jancar, certainement le plus connu des écrivains slovènes en France, est ouvertement autobiographique. Né en 1948 à Maribor, ce fils d’un mécanicien qui résista aux nazis revient donc dans sa ville natale, une cité industrielle où il avait déjà situé le très beau et kafkaïen Aurore boréale, se déroulant pendant l’année charnière 1938.
Est-ce la première fois que la dimension autobiographique apparaît dans votre œuvre ?
On trouve des éléments personnels, souvent même autobiographiques, dans chacun de mes romans. Même quand j’écris un roman historique au XVIIe siècle. Mais cette fois-ci, la dimension autobiographique est plus prononcée. Je voulais parler d’un monde qui n’existe plus, celui qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, d’une époque rude, d’une société aux arêtes vives, au milieu de laquelle un garçon cherche à se frayer un chemin dans la vie, apprend sa brutalité et sa beauté et fait de son mieux pour tout comprendre.
Comment expliquez-vous le titre Au commencement du monde ?
Toute vie qui commence est un nouveau monde, un espace de conn