Greg a connu l’horreur d’une chimiothérapie au «grand centre des cancéreux», qui s’est terminée en «quarante-huit heures à se tenir à la limite de mourir». Il a décidé qu’il n’en subirait plus jamais d’autres, même si on lui répète qu’il a 80 % de chances de guérison : il préfère mourir. Il se donne six mois, durant lesquels il fera la fête, reverra toutes celles et ceux qu’il a aimés, «ils vont rire, et picoler». Son meilleur ami, Paul, lui servira «d’infirmier, de chauffeur ou de nounou» contre salaire. Greg a tout prévu et tout noté dans un carnet.
Pour l’heure (et pour une journée, durée de l’action du livre), il est dans la chambre d’un hôpital plus petit où l’on essaie de le retaper. Il se trouve conforté dans sa décision par une médecin argentine qu’il a entendue jurer en espagnol «contre les putains de grands pontes qui se prennent pour le trou du cul du monde» en le voyant si délabré. Dans cette chambre, Greg a un colocataire, Alphonse, vieil homme cardiaque qui l’appelle «mon grand». Passent régulièrement Marie, infirmière qui se veut «dure», Didou, une aide-soignante qui a perdu son compagnon récemment, et une jeune fille étrange qui échange des grimaces avec Alphonse et se déplace en glissant sur ses chaussettes.