C’est son étudiant qui le dit : «Ecouter Derrida, parler avec lui, c’était rencontrer non le Verbe ou l’une quelconque de ses répliques, mais, sous les espèces d’une pure capacité de déchiffrement et d’indication, une intelligence d’espèce jupitérienne […]. Non un Jupiter ostensible, tonnant et majestueux, mais un Jupiter intérieur, supérieurement informé et précis dans son vouloir, avec en même temps la vie du désir, la simple affection, le défi à la fatigue, l’imagination toujours éveillée, le tourment jamais éloigné, et l’affirmation réfléchie jusque dans la maladie. […] Le corps est en terre mais l’image n’est pas touchée. Puissant simulacre installé dans un Olympe à la Lucrèce, mais qui n’est pas simplement destiné à nous visiter dans nos songes, parce que maintenant nos pensées les plus éveillées lui doivent quelque chose de leur trame.» Alors que le mot «déconstruction» est sur toutes les lèvres et dans tous les médias, utilisé régulièrement aux prix de graves contresens pour questionner diverses représentations, Denis Kambouchner, philosophe et historien de la philosophie, se propose de réfléchir sur l’œuvre de Jacques Derrida, en la recontextualisant pour recentrer ses enjeux, dévoiler les concepts qui la sous-tendent et, d’une ce
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«Ecrits pour Derrida» de Denis Kambouchner lu par Anouk Morin, étudiante en master à l’INA
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Jacques Derrida à la Sorbonne, en juin 1979. (Martine Franck/Magnum Photos)
par Anouk Morin, étudiante en master à l'INA
publié le 19 avril 2024 à 22h52
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