Quand le cinquième roman d’Elizabeth Jane Howard (1923-2014) paraît, en 1969, vingt ans avant la saga des Cazalet, les critiques anglais l’expédient dans le rayon «littérature au féminin». A petit feu bénéficie heureusement d’un article de William Trevor dans le Guardian. L’écrivain irlandais estime que le livre «se distingue par sa prose soignée», mais ce qu’il garde en tête est «sa délicieuse drôlerie : c’est un roman comique» qui plus d’une fois lui a fait penser à Evelyn Waugh et Nancy Mitford.
Drôle, A petit feu l’est dans la relation frère-sœur, et dans les moments où Elizabeth Jane Howard accorde à ses personnages des examens de conscience où ils s’avèrent démunis. Du moins, lorsqu’il s’agit des femmes, douées pour l’autocritique (ce talent manque aux hommes) et persuadées que l’intelligence n’est pas leur fort. Il s’agit d’une comédie familiale – la famille aura son lot de tragédie, parce que c’e