Les histoires de revenants m’ont toujours fascinée. Elles parlent d’un monde qui existerait à côté du nôtre, peuplé de fantômes susceptibles d’intervenir dans nos existences. Cela fait frissonner et en même temps intrigue. Spectres sans repos venant hanter les vivants ou silhouettes transparentes veillant sur eux, les scénarios varient aux extrêmes. Le Bal des folles, bande dessinée adaptée d’un roman de Victoria Mas paru en 2019, penche pour le deuxième.
Les morts veulent aider les vivants, par l’intermédiaire d’Eugénie. Jeune fille de la bonne famille bourgeoise parisienne, elle n’a pas la langue dans sa poche. Les morts lui apparaissent depuis qu’elle a 12 ans. Elle n’en a pas peur, on la voit d’ailleurs commander dans une librairie le Livre des esprits d’Allan Kardec, paru en 1857, une bible du spiritisme : elle se présente comme les réponses des esprits aux questions posées par des dizaines de médiums américains.
Grâce au fantôme de son grand-père, Eugénie retrouve un médaillon égaré depuis longtemps par sa grand-mère mais celle-ci raconte tout à son père. Sans états d’âme et craignant le scandale, avec l’aide de Théophile, le frère d’Eugénie, il fait enfermer sa fille à la Pitié-Salpêtrière. On est à la fin du XIXe siècle, à une époque où le médecin neurologue Jean-Martin Charcot y dirige le service des «hystériques» et organise chaque année