Romans
Anne Brécart, Je me réveillerai un matin sous un ciel nouveau
Zoé, 144 pp., 16,50 €.
Ecrit sous la forme d’un journal, ce livre retrace quelques mois de la vie d’une femme qui vient de se séparer de son mari. Elle emménage seule dans un appartement qu’on lui a prêté, à Genève, et compte retourner à mi-temps dans la maison familiale «faire acte de présence pour les garçons qui ne semblent plus vraiment avoir besoin de moi». On ne sait trop si elle est heureuse ou malheureuse, si elle subit ou si elle lutte, elle semble suspendue, comme désaccordée. Ainsi parle-t-elle de son ex-mari qu’elle a aperçu de dos dans une pizzeria alors qu’elle rentrait chez elle : «Quelles traces son absence laisse-t-elle en moi ? Je pense à un creux puis ne suis plus sûre. Au contraire l’absence serait une renflure, une boursouflure, quelque chose qui prend bien plus de place que la présence.» Très vite elle va rencontrer un homme, S., enseignant dans le même établissement qu’elle. Il la fixe, lui sourit, semble la désirer : sous ses yeux, soudain, elle se sent exister à nouveau et cela suffit à lui donner l’illusion d’être amoureuse. Au moins, sa vie n’est plus vide, il devient sa «seule demeure possible». Mais l’homme s’offre puis se dérobe, elle ne sait plus ce qu’il veut ni ce qu’elle veut. C’est un étrange et beau récit, d’une immense mélancolie, aussi doux qu’un voile blanc flottant sous une brise d’été. A. S.
Tidiane Karaguera aka Tess, Goutte d’Or connexion
Flammarion, 230 pp., 20 € (ebook : 14,99 €).
Le deal peut mener loin. Pêle-mêle, vendre du crack dans les rues de la Goutte-d’Or, livrer de la cocaïne dans les beaux quartiers, organise