Il est encore trop tôt pour commencer un roman, mais tenir un journal est une bonne manière de se remettre en route. Un écrivain de 48 ans, qui ne peut travailler qu’au bord de la mer, et qui se remet lentement d’une dépression (sa femme l’a quitté et mis dehors), entreprend un tour de plages entre mai et août. Il commence par La Grande-Motte (Hérault), rejoint la côte atlantique et le bassin d’Arcachon, où il venait chaque été avec ses parents sur un site naturiste, et où il retrouve la villa où son grand-père vivait entre 1924 et 1933. Il continue avec la Normandie, à Bénerville, près de Deauville, et enfin termine à Préfailles (Loire-Atlantique). La maison familiale n’est plus vivable depuis que ses parents sont morts, mais sa fille vient le rejoindre, ainsi qu’un amour de jeunesse. L’amour est-il autre chose qu’un sentiment surestimé ? Chaque étape est l’occasion d’une rencontre, avec un lieu d’abord, puis avec des personnages, une retraitée de l’enseignement, un jeune Guadeloupéen, une femme sexy. Les attaques de panique se raréfient. Le narrateur ­observe ses compagnons de sable et de baignade, qu’ils deviennent ou non des amis, avec cette curiosité sans ­préjugé, cette précision imaginative qui font le charme des romans d’Arnaud Cathrine. Cl.D.

Chantre vitaliste de la «toute-puissance» créatrice, Bertrand Leclair s’adresse ici en «vous» à son double écrivain : «ne l’avez-vous pas déjà répété au long de vos textes publiés ? A personne autant qu’a