Paul Gravett, Tove Jansson
Traduit de l’anglais par Julie Debiton. Flammarion, 112 pp., 19,90 €.Auteur, Titre en ital
C’est au cœur de la nature finlandaise que sont les nés les Moomins, créatures mi-trolls mi-hippos imaginées par Tove Jansson (1914-2001). Elle en aurait eu l’idée en contemplant une souche d’arbre couverte de neige «qui pendait comme un gros nez blanc et rond». Cette monographie richement illustrée retrace le parcours de cette artiste devenue matrimoniale en son pays tout en étant suédophone, lesbienne quand l’homosexualité était réprimée, caricaturiste anti-hitlérienne quand la Finlande combattait avec les nazis... Et autrice d’une saga dont les enfants se repaissent encore de nos jours. J.L.
Bansky et Hazis Vardar, Musée Banksy: catalogue complet
Albin Michel, 160 pp., 29,90 €.
Un soldat israélien et un «manifestant palestinien» font une bataille de polochon : c’est un pochoir, il date de 2005. Banksy l’a peint dans la chambre d’un hôtel situé en face du mur de Bethléem. L’artiste britannique anonyme – qui se double d’un militant – a fait des situations invraisemblables et décalées sa spécialité. Il peint à New York, Londres, Venise, dernièrement en Ukraine. Ce catalogue rassemble tout son travail, et les droits d’auteur sont versés à l’association SOS Méditerranée. V.B.-L.
Gilles Schlesser, le Grand Carnet d’adresses de la littérature à Paris
Séguier, 1 200 pp., 28 €.
Plus de mille écrivains et autant d’adresses dans ce carnet au format de gros annuaire divisé en arrondissements qui a dû demander bien de l’arpentage textuel et géographique. Paris apparaît quadrillé par des écrivains, parfois au même numéro de la même rue, à des années d’intervalle. Au 27 de la rue Cardinal-Lemoine mourut Pascal tandis qu’au au 71, vécut Larbaud et Joyce acheva Ulysse. Sand habita au 21, quai des Grands-Augustins, Leiris avait son appartement au 53 bis et Colette séjourna quelques semaines au 55 avec Willy. L’effeuillage se nourrit de données historiques, et fait revivre le Paris littéraire. F.Rl
Stéphane Granzotto, ØRCAS
Préface de Vincent Munier. Axoloti, 160 pp., 29,90 €.
«Robe noire et blanche quasi parfaite, yin et yang océanique, on l’a baptisée baleine tueuse. Ne vous y fiez pas, l’orque est la plus fascinante créature qui soit», écrit Stéphane Granzotto. Quatre hivers durant, le documentariste et photographe a plongé au plus près de ces élégantes reines des mers dans un fjord norvégien, où elles se livrent à d’incroyables parties de chasse aux harengs venus par milliards. Les baleines à bosse sont aussi du festin. Le résultat est sublime, onirique, apaisant. C. Sch.
Liliane & Christelle Téa, Au bonheur. Recette d’une enfance au Cambodge
Premier Parallèle,188 pp., 32 € (ebook : 22,99 €).
«Bien manger, c’est trouver le bonheur», dit un proverbe chinois. Au Bonheur veut perpétuer les saveurs qui ont marqué Liliane Téa dans son enfance. Ce livre joliment illustré par sa fille Christelle, dessinatrice, recense ingrédients, ustensiles et techniques de cuisine, avant d’embarquer dans près de 80 recettes de soupes (namya, wonton aux crevettes), plats (anchois fris caramélisés, sadao cambodgien, lôc lac, poulet au gingembre...), desserts (taro au caramel, soja vert en soupe sucrée...), dont certaines héritées de sa famille et retranscrites ici. F.Rl
Sempé, l’Information consommation
Denoël, 166 pp., 39 €, (ebook : 27,99 €).
En 1968, Sempé a 36 ans et travaille, entre autres, pour l’Express. Il publie cet album qui, dans le petit séisme de mai, pointe en grand format, avec une légèreté mordante, presque transparente, les caractères explosifs d’une société que nous sommes aujourd’hui incapables de transformer : sur-consommation, sur-information, culte commercial de la jeunesse, masses moutonnières, prolifération des slogans, ineptie des discours politiques, vide effroyable et bruyant. Un dessin montre des queues sans fin pour les chefs-d’œuvre du musée de Leningrad, la rétrospective Picasso, l’exposition Toutankhamon, puis derrière un panneau où est marqué «chefs-d’œuvre», puis derrière une flèche qui n’indique plus rien. L’album, enrichi d’inédits, n’avait pas été réédité depuis 1975. Ph.L.
Louis Gougenot, Voyage dans différentes contrées de France et d’Italie 1755-1756
Edition par Antoine Chatelain, avant-propos de Gilles Bertrand. Editions des Cendres, trois volumes, 1 360 pp., 195 €.
En 1755, l’époque est au «Grand Tour» et l’abbé Gougenot part avec le peintre Greuze en Italie. Il a tiré de ce périple une relation restée inédite jusqu’à ce qu’Antoine Chatelain ne l’exhume d’une collection privée. L’ascension du Vésuve, la découverte des trésors de la peinture italienne, comme la description des monuments visités laissent à penser que Louis Gougenot destinait son ouvrage à devenir un guide de voyage. L’édition est d’un soin extrême, illustrée par les dessins de Greuze, annotée et commentée magnifiquement. J.-D.W.
Gérald Kierzek, Deyrolle, leçons d’anatomie
Préface de Louis-Albert de Broglie, Albin Michel, 180 pp., 35 €.
Présentée par Gérald Kierzek, urgentiste à Paris, la série de planches Deyrolle qui a formé les médecins depuis plus de 150 ans sans prendre une ride, tient autant de l’œuvre d’art que de l’épopée savante au cœur de nos corps. Les systèmes cardiovasculaire, respiratoire, locomoteur ou nerveux se dévoilent, comme les organes des sens (yeux, nez, peau, langue…). Posture, alcoolisme, microbes ou plantes médicinales font aussi l’objet de chapitres clairs, vivants, joliment illustrés et assortis de conseils. C.Sch.