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En librairies : Claire Huynenteur, Giulia Caminito, Karolina Ramqvist…

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L’enluminure chez les moniales, un curé giflé, des odeurs de brioche et de noix de muscade, les «questionnements» de Max Weber et la «passion de l’exactitude».
publié le 19 janvier 2024 à 17h08

Romans

Claire Huynenteur, Ceci est mon corps

Arléa, 150 pp., 18 €.

Hélène est née dans le corps d’Hervé. La transition s’est faite en douceur, sans que jamais elle ne subisse de regards agressifs. D’éducation catholique mais non pratiquante, elle se met pourtant à prier Dieu la veille de son opération et chaque jour un peu plus, elle ressent sa présence. «Elle sentait son corps conforme. Et Dieu alors pouvait venir à sa rencontre.» Après être devenue femme, elle fait plusieurs retraites dans une abbaye où elle apprend l’enluminure dans un groupe de moniales âgées et à ses côtés nous pénétrons presque par une porte dérobée dans ce monde anachronique pétri de silence. Mais l’appel de Dieu est si fort qu’Hélène désire intégrer l’ordre religieux pour toujours. Commence alors pour elle un parcours initiatique et pour ces religieuses hors du monde une exégèse du texte religieux à laquelle elles n’étaient pas préparées. N.A.

Giulia Caminito, la Grande A

Traduit de l’italien par Laura Brignon. Gallmeister, 314 pp., 23,50 €.

Une gamine en Lombardie, pendant la guerre, maltraitée par sa tante, affamée, rêve des «Grandes A», l’Amérique et l’Afrique, «où tout était plus beau». Surtout l’Afrique, l’Erythrée, où est partie sa mère, Adi, qui gère un café à Assab. Quand la petite la rejoint à 17 ans, en 1950, rien ne ressemble à ce qu’elle espérait, mais elle s’accoutume à l’aridité du pays, à l’originalité de sa mère – la vraie Grande A – qui est allée jusqu’à gifler le curé et ne partage pas l’assurance de ses compatriotes. Ils pensent que l’Afrique leur doit tout, alors que celle-ci est en train de rejeter la greffe italienn