Menu
Libération
Parutions

En librairies : Clément Bondu, Delphine Minoui, Jennifer Trevelyan...

Réservé aux abonnés

Un ravin sur une route d’Espagne, une fille prête à brûler son foulard en public, un ami maori, un père qui se dresse sur son lit et les notions de «société ouverte» et «société close».

(DR)
ParFlorian Bardou
Chef de service adjoint - Modes de vie
Hamdam Mostafavi
Directrice adjointe de la rédaction
Claire Devarrieux
Journaliste - Livres
Virginie Bloch-Lainé
Robert Maggiori
Publié le 17/10/2025 à 18h35

Romans

Clément Bondu, Comme un grand animal obscur

La Contre-allée, 112 pp., 16,50 €.

Un homme sort quasi indemne d’un accident de voiture dans un ravin sur une route d’Espagne. Au miracle, suivent des errances noires qui sont aussi bien des divagations de l’esprit du narrateur par les routes le long de la Méditerranée par la France et jusqu’à Rome. Du genre : «Est-ce que la nostalgie, c’est fini ? / la fin de la nostalgie / j’ai pensé / pas mal comme titre / et j’ai continué à marcher». Le deuxième roman de Clément Bondu, qui emprunte son titre à un poème d’Alejandra Pizarnik (qu’il a traduit en français), brouille les genres et les registres. Il est écrit en vers libre, est résolument narratif et se prête par le jeu du monologue intérieur à la performance (au théâtre ?). Il s’inscrit aussi dans une réalité, celle du changement climatique, de l’été caniculaire et des incendies, bousculée par un soupçon de fantastique. Il est enfin un palindrome que l’on peut lire dans les deux sens, sceau de l’influence latino-américaine sur ce texte inclassable. F.Ba.

Delphine Minoui, Badjens

Points, 192 pp., 6,95 €.

En Iran, la rébellion coûte cher. Dans Badjens, la journaliste franco-iranienne Delphine Minoui, longtemps correspondante sur place et lauréate du prix Albert Londres, raconte le mouvement Femme, Vie, Liberté de l’automne 2022 à travers les yeux d’une jeune fille de 16 ans, prête à brûler son foulard en public. Un geste formellement interdit en République islamique d’Iran, et pour lequel elle peut risquer la prison et même la mort. Mais Zahra, dont le surnom attribuée par sa mère est «Badj