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En librairies : Clothilde Salelles, Juliet Drouar, Capucine Delattre…

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Le cahier Livres de Libédossier
Le bruit d’un rasoir électrique, «une enfance impressionniste», des œillères sacrificielles, un animal qui bavarde pour le plaisir, et un «monde dangereux» où se trouvent foulées les «valeurs universalistes».
publié le 10 janvier 2025 à 15h56

Romans

Clothilde Salelles, Nos insomnies

L’Arbalète /Gallimard, 248 pp., 20,50 €, (ebook : 14,99 €).

Une famille de la classe moyenne, dans une banlieue encore rurale de la région parisienne. Le décor : un pavillon près d’une forêt, les années 90. La particularité : des insomnies, sauf en août quand le père, la mère, la fille aînée et les jumeaux partent en vacances dans le Sud. Un jour arrivera où ce secret partagé par tous et dont personne ne parle, va contaminer jusqu’au mois d’été. Mais le sommeil perturbé n’est que le symptôme d’un dysfonctionnement beaucoup plus bizarre. La narratrice, qui va bientôt entrer au collège, doute de son père, et c’est comme si elle avait la prescience que cette histoire va mal tourner – la deuxième moitié du livre en témoigne, le leitmotiv est désormais «cequisépassé». Qui était le père avant de se marier ? Qui sont les hommes présentés comme «ses potes» ? L’enfant ne sait pas toujours s’il est dans son bureau, à faire dieu sait quoi, ou dans sa chambre à simuler une conversation téléphonique. Il y a des traces, des preuves – le bruit du rasoir électrique, l’abonnement au Monde – qui ne suffisent pas à attester une existence. «Le père était drôle», c’est un fait. Mais ses blagues ne font pas rire. «Je n’étais pas sûre de croire mon père quand il disait partir au travail le matin.» L’incipit de ce premier roman est une imparable rampe de lancement. Cl.D.

Juliet Drouar, Cui-Cui

Seuil, 192 pp., 19 € (ebook : 13,99 €).

Tel que son titre le laisse entendre, Cui-cui est un livre très sonore. A l’infirmerie, le brassard qui sert à prendre la tension «fait un