Romans
François Salvaing, Flots
L’Arbre vengeur, 74 pp., 12 €.
Réfugiés en dernier recours au faîte de leur maison, quelque part en France, des villageois victimes d’un déluge voient passer voitures, animaux, arbres, objets, emportés dans les remous de l’inondation. La femme du narrateur attire son attention : des cercueils défilent, le cimetière tout entier a été soulevé par l’eau. «Tout de suite, j’ai reconnu le cercueil de ma mère, et, sans hésiter, je me suis laissé glisser le long du toit et j’ai plongé dans l’Ardelle.» Commence une odyssée au cours de laquelle le fils et sa mère rajeunie remontent le fleuve, le temps, le cours de leur vie, voguant sur leur barque funéraire. «Nous irons où les flots voudront. De préférence, tâche que ce soit en Amérique, me confie-t-elle, où toute son existence elle rêva d’aller.» Les voici en Méditerranée, récupérés par le bateau d’une ONG où la mère, ancienne directrice d’école, donne un coup de main. Quand ils retrouvent un peu d’intimité, l’adulte redevenu petit garçon va enfin pouvoir poser des questions. Mais les réponses aux questions qu’on n’avait pas osées sont-elles agréables à entendre ? Un vaste récit dans un petit format, comme on enferme un voilier dans une bouteille sans qu’il manque un cordage. Cl.D.
Caroline Sers, Aux fantastiques
Calmann-Lévy, 250 pp., 18,50 € (ebook : 13 €).
Dans les années 1980, ils formaient un groupe soudé de quatre amis, à Paris. Il y avait une fille et trois garçons. Ils avaient 10 ans et ils étaient surnommés «les quatre fantastiques». A cet âge, on connaît peu de choses de la vie de ses amis, on ne comprend