Romans
Giuseppe Santoliquido, le Don du père
Gallimard, 208 pp., 20 € (ebook : 14,99 €).
Après l’Eté sans retour (Gallimard, 2021), un texte sombre d’une immense poésie qui nous plongeait dans la vie tourmentée d’un village du sud de l’Italie après le meurtre d’une jeune fille, Giuseppe Santoliquido évoque à nouveau la disparition et la perte dans le Don du père. La disparition, c’est celle du père du narrateur. Celui-ci voit chaque jour l’état du vieil homme se dégrader, il sait que ce dernier vit ses derniers jours et se remémore tous les instants de partage, tous ces moments où il l’a cru faible et l’a regardé de haut alors que, au fond, il ne savait rien de cet Italien installé en Belgique qui se rêvait avocat et s’est retrouvé mécanicien. Il va donc remonter le cours du destin paternel, succession de rebuffades et de malchance, qui aura dû toute sa vie serrer les dents pour plaire à son propre père puis, plus tard, offrir à sa femme le train de vie dont elle rêvait et surtout permettre à son fils de faire des études. Un sacrifice que le narrateur comprendra sur le tard mais juste à temps pour offrir au vieil homme la reconnaissance attendue toute sa vie. Un texte bouleversant, d’une immense pudeur, empreint de mélancolie et de tendresse. A.S.
Sam Sax, T’es mort
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Stéphane Vanderhaeghe. La Croisée, 256 pp., 22 € (ebook : 14,99 €).
Le livre s’ouvre par un avertissement : «avant que vous le commenciez, je voudrais m’assurer que vous savez que ce roman parle de suicide.» Il y en a de plus spectaculaires que d’autres : d’entrée, le narrateur, un jeune homme en hoodie USA, s’immole par le feu au pied de la Trump Tower.